Le quiet quitting, un nouveau phénomène qui inquiète les recruteurs
- Rémy Larquetoux
- 4 oct. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 oct. 2022
Le quiet quitting, ou démission silencieuse, est le nouveau phénomène en vogue. Cette appellation est notamment apparue avec la crise sanitaire, afin de qualifier un nouveau mode de fonctionnement de l’activité salariale. Une tendance qui, si elle se pérennise, pourrait devenir l’un des nombreux sujets d’angoisse des managers et autres professionnels du recrutement.

Le quiet quitting, signifie démission silencieuse. Les salariés concernés ne quittent pas concrètement leur travail, mais préfèrent rester en poste se contentant d’effectuer le strict minimum. Respect des horaires à la minute près, ne pas répondre aux sollicitations en dehors de leur activité professionnelle, ne pas se donner la peine d’aider une collègue. Se surpasser sans compter ses heures au détriment de sa vie personnelle ? Certains disent stop, comme l’explique Oscar, chef d'entreprise à Station F, le plus grand incubateur de start-up en Europe, que nous avons rencontré ce mardi 4 octobre :
J'ai justement été récemment confronté à un cas similaire, je ne savais pas que ça portait désormais un nom (rires). Le concerné avait été recruté en 2018, un peu avant la pandémie, et m'avait fait forte impression lors de ses entretiens, il semblait bosseur et déterminé. Au fur et mesure, j'ai senti chez lui une baisse de motivation, il en faisait de moins en moins, et me demandait souvent des faveurs. Rien qui ne justifierait un licenciement mais j'ai juste l'impression qu'il avait perdu la flamme.
Un phénomène accentué par la crise sanitaire
Le quiet quitting est une conséquence directe de la crise sanitaire passée, des confinements, de la déconnexion progressive au monde professionnel. Le télétravail s’est démocratisé, offrant aux salariés de nombreux avantages : moins de temps passé dans les transports, le confort de travailler depuis chez soi, avoir plus de temps à accorder à sa vie personnelle… Certains y ont pris goût, parfois au détriment de leur productivité. Cette crise du COVID-19 a fait office de prise de conscience pour une grande partie de la population active française. Le monde évolue et la recherche du bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle prime désormais dans les choix des salariés.
Comment les employeurs peuvent-ils agir face au quiet quitting ?
En réponse au quiet quitting, les employeurs se doivent de trouver des solutions afin de permettre aux salariés de retrouver une situation stable et épanouissante au sein d’une entreprise. Pour y parvenir, plusieurs procédés peuvent se montrer efficaces, comme nous l'explique encore une fois Oscar, qui a récemment mis en place des activités afin de renforcer la cohésion entre les membres de son entreprise :
J'ai compris que l'ambiance de travail qui règne au sein de notre entreprise devait être, plus joviale je dirais. Parfois, nous sommes enfermés dans notre tache, l'atmosphère globale est parfois un peu morose. C'est pourquoi j'ai décidé d'organiser, à raison de deux fois par an, un team building, dans lequel nous partons tous ensemble dans un endroit sympa afin de mieux se connaître (...), j'ai l'impression que ça commence à porter ses fruits, notamment avec les nouveaux.
Créer une atmosphère plus amicale, plus familiale serait donc la clé. Un employé épanoui dans sa vie professionnelle est un employé productif, les chefs d'entreprises ont donc grand intérêt à prendre ces éléments en considération. Les actions de camaraderie, le dialogue et la bonne humeur : tel est le cocktail magique pour lutter contre cette nouvelle tendance.
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